Rapanui, le bout de la Polynésie, et comment...
Nous sommes partis des Gambier le 16 décembre et nous avons atterri à Rapanui le 8 janvier 2019. 23 jours de mer pour atteindre le petit joyau de la Grande Rapa. (l’Ile de Pâques, baptisée Rapanui en polynésien, « la grande Rapa » suivant l’île de Rapa, des îles Australes de la Polynésie française).
Tout d’abord, les livres et guides disent vrai. Pour faire les Gambier - l’île de Pâques, on est à contre vent, nous confirmons.... Il y a 1400 miles nautiques, nous en avons fait 2000... sans commentaire... Ok l’anticyclone de l’île de Pâques est bien Sud en été, ok il apporte des vents d’Est, ok on les a dans le nez dans ce sens là. Mais l’île de Pâques valait bien cette navigation fastidieuse et même bien plus encore...
Une véritable surprise, une île sans autre pareil, fascinante et puissante, autant que ces habitants et l’histoire de son peuple. Un joyau du Pacifique préservée et mystérieuse. On y ressent la simplicité de la vie polynésienne, la rudesse de l’isolement, la force de l’Ocean Pacifique, la grandeur d’un peuple et la complexité de son heritage.
Alors pour les novices, Rapanui a été colonisée par ces premiers habitants, des polynésiens, entre le 8ème et le 12ème siècle. Ils sont venus des Gambier ou des Marquises. Il faudra m’expliquer comment ces navigateurs remontaient contre le vent avec leurs pirogues doubles.... et surtout comment ils ont fait pour sillonner avec tant de précision cet immense océan qu’est l’Ocean Pacifique Sud, pour trouver Rapanui. L’île habitée la plus isolée de la planète: 2000km de la petite l’île de Pitcairn, 3000km des Gambier et 3600km de la côte Chilienne. Avec nos instruments, notre météo, la solidité de notre bateau en alu, notre positionnement GPS, c’est un grand moment d’humilité que de penser à ces navigateurs savants qui traversaient déjà le Pacifique à l ‘époque nous pensions encore que la Terre était plate. Rien à dire, qu’un profond respect pour leurs connaissances. Quand on sait que tout leur savoir ne se transmettait qu’à oral, pas d’écrit, et sans instrument, tout ça porte à grande réflexion...
Enfin bref, pour nous, avec notre voilier qui remonte à peu près au vent la quantité de miles a doublé. Nous avons commencé à rencontrer des vents contraires à 500miles des Gambier. Le vent est resté établi à l’Est pendant les 15 jours qui ont suivis, entre 25 et 15 nds. Noel a été célébré dans la pétole puis le premier de l’an dans une machine à laver. Je me demande toujours pourquoi on oublie tellement si vite les misères que la mer peut nous faire subir: chaleur dans le bateau, vagues qui rentrent par les hublots, position au près en résistance permanente..., mais on oublie et le pire c’est qu’on recommence... avis aux amateurs....pfffff.
Bref, nous avons mis le temps qu’il fallait et les cartes ne s’étaient pas trompées, Rapanui est bien apparue dans l’étrave après 22jours de mer. Incroyable cette île au milieu de cette immensité d’eau.
Nous avons fait escale à Hanga Roa pendant 10jours. Le temps de se faire confisquer par l’inspection sanitaire nos supers petits citrons cueillis aux Gambier, de visiter l’île et ses « Moai », de se promener, profiter de la plage, des marchés de fruits et légumes frais, faire une angine pour Eva et nous avons repris le large pour Puerto Montt.
La difficulté à arriver à Rapanui des Gambier nous a toujours questionnée sur énergie que nous voulions mettre à y arriver. Ayant entendu toutes sortes d’ histoires sur les mouillages dangereux de l’île, la difficulté à débarquer, la possibilité de ne pas pouvoir rester longtemps ect... nous nous étions vraiment demandé s’il ne fallait pas descendre Sud et rejoindre les vents d’Ouest dominants pour filer en direct sur Puerto Montt. Aujourd’hui la réponse à cette question est évidente: Rapanui vaut sans aucun doute les efforts qu’on y met pour y arriver. Le mouillage de Hanga Roa est profond mais praticable, avec une houle de 3 m d’ouest, les vagues viennent se fracasser sur le rivage rendant le débarquement impossible (pour le grand plaisir des surfers) avec des annexes peu motorisées, comme la nôtre, (4CH). Mais il reste complètement possible aux pêcheurs qui sortent même quand le port est fermé. Les Rapanuis nous ont toujours trouvé une petite place dans leurs lanchas pour nous débarquer ou nous embarquer. Nous avons rencontré un voilier suédois qui a passé 3 mois à Rapanui et c’est avec regrets qu’ils devaient mettre les voiles car leur Visa expirait.
Donc, tout est possible, et nous retenons encore la leçon de rester concentrer sur ses envies, en se disant que vraiment tout est affaire de points de vue.
A bon entendeur salut, l’inspiration du Pacifique , l’authenticité de son peuple ne me, nous, laisse pas indifférent (s) et a été une source de questionnement puis d’inspiration. Il y aurait encore les milliers de lignes à écrire sur ce peuple fascinant et bon nombre de leçons à en tirer dans nos sociétés modernes...
Rapanui, the end of Polynesia, that’s for sure...
Eastern Island, a little diamond in the middle of the non endless Pacific Ocean. What a surprise this beautiful little island raised in the middle of the blue planet ocean.
We arrived there in January after 23 days of battle again the wind. Yes we confirm that in summer the High goes down, giving Eaterly wind from Gambier to Eastern Island. Twice much more nautical miles, but would have been a shame to miss this little island.
Now I am really curious to hear about HOW the polynesians people managed to sail all the way from Marquezas Eastwards to Eastern Island between th 8th and 12th century?!? Without any instrument for navigation, only the stars and for sure a deep and very precise knowledge in oceanography, astronomy, meteorology and solid ships to make all the way up there... big thinking for all of them who did this fantastic trip of 1400 miles to the most inhabited isolated island in the world.
We anchored in Hanga Roa at the little village during 10 days. We got introduced to the ’Moai’, went for walks, swimming and cruising. We could have stay for ever... The life in Rapanui is nice, quiet, friendly with his amount of mistery and people you hardly find others place sinthe world. Such an heritage, such a lively and and civilisation,...
A beautiful and memorable experience of life, now time to sail to Chile, bye bye Rapanui, Bye Bye Polynesia, thank you for all you gave us
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Port de Hanga Roa |
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